Dans une ville assiégée, l’activité économique se poursuit de manière ralentie. Celle-ci est vitale pour les civils vivant dans Anvers. Afin de permettre les échanges basés sur le numéraire, le gouverneur Carnot doit assurer l’existence d’un minimum de liquidités, hors celles-ci viennent à manquer.
Dès lors, Carnot fera fondre des monnaies de siège autrement nommées « monnaies obsidionales » (terme venant du latin obsidionalis « de siège »).
Au vu de son activité navale importante, Anvers dispose de nombreux ateliers qui permettent la fonte de monnaies. Deux ateliers seront sélectionnés, Wolschot sur le Meir ou gravait Ricquier puis celui de l’arsenal ou officiait le graveur Jean-Louis Gagnepain. Wolschot était payés par 3 kilos de cuivre pour 2 kilos de pièces livrées à la ville assiégée sur sa proposition tandis que l’arsenal dépendant du ministère de la marine ne prenait pas de bénéfices.
Le cuivre nécessaire sera trouvé dans les dépôts de la marine impériale qui en stockaient 336.127 kg pour une valeur de 1.500.000 fr. Pierre Lair, chef du génie maritime et colonel des ouvriers militaires de la marine écrit à Carnot le 10 février « je crois que des pièces de 5 à 10 centimes fabriquées avec ce mélange de nos deux espèces de cuivre et du poids des pièces françoises, seroient reçues sans difficultés« . Les valeurs étaient trouvées!
La première pièce de 5 cts (grand module) fait 31 à 32 mm pour un poids théorique de 16,6g et les 5 cts suivantes font environ 30 mm pour 12,5g. Les 10 cts font environ 35 mm pour 25g. Si les pièces sont frappées en bronze ou en cuivre rouge, il existe également des essais en laiton, en plomb et en argent.
Les premières monnaies furent frappées le 8 mars dans les ateliers anversois après une phase d’essais d’environs 3 semaines. Elles témoignent encore de la fidélité impériale d’Anvers et figure le N impérial lauré surmonté de la mention ANVERS. Celle conservée au Musée Wellington (96/477/a) porte les caractéristiques de Ricquier, une absence de signature, pas de point après « 1814 », un point après « CENT ». Cette pièce fut donc produite à l’atelier de Wolschot sur le Meir.